Cimetière de Garches
BAZIN Commandant (1917 – 1962)
Paul
Bazin, né
le 3 septembre 1917 en Seine et Marne, entre à St Cyr en septembre 1939,
promotion ‘La plus grande France’. Affecté en 1939 comme sous-lieutenant dans
l'aviation, puis en 1941 comme lieutenant en Tunisie à la base d'El Aouina,
Bazin se retrouve en 1943 au Maroc chez les Tirailleurs. En 1944, il fait
campagne en Italie et est décoré après la bataille de Garigliano et Girofano.
Dès le début de la guerre
d’Algérie, le commandant Bazin est nommé Commandant de l’Etat-major Tactique 1,
bataillon stationné dans un poste du Sud-est Orléanais au lieu-dit Pont du
Caïd, une région proche des monts de l'Ouarsenis. Ce poste était issu du camp
Colonel Jeanpierre basé à Zéralda ; Paul Bazin avait pour mission de
s'installer dans la région pour ensuite contrôler la route de Tiaret.
Bazin, profondément attaché
à cette terre d'Algérie, constatera l’abandon progressif des musulmans
d’Algérie, la traîtrise gaulliste, la lâcheté de nombreux cadres militaires.
Lui, fidèle à l’honneur et au respect de la parole donnée, accomplira son
engagement jusqu’au bout.
Le Général Edmond Jouhaud,
dans son livre Ce que je n'ai pas dit,
écrit : « Le commandant Bazin, conscient de la gravité de la situation,
désire vérifier si l'on peut toujours tenir pour valables les assurances qui
lui ont été données. Comme à l'ordinaire, lorsque les intentions doivent se
transformer en actes, l'enthousiasme, pour s'engager sous la bannière de
l’Algérie Française, va en décroissant au fur et à mesure qu'ils sont
interrogés, après les sous-lieutenants pleins d'ardeur, les cadres supérieurs
devenus subitement réservés. (…) Le commandant Bazin est désespéré, il reste
quant à lui, lié par la parole qu'il a donné au Général Salan. Il sauvera
l'honneur en rejoignant seul le maquis de l'Ouarsenis en formation ».
Il s’agit du maquis Albert,
commandé par le lieutenant Giorgio Muzzati -alias Albert 311, qui crapahutait
depuis plusieurs mois dans le secteur de l’Ouarsenis. La nuit du 9 avril 1962,
soit après le ‘cessez-le-feu’ du 19 mars, une quarantaine d'hommes du
lieutenant Muzzati sont engagés dans un accrochage avec une Kathiba du FLN
fortement armée. Au milieu d’eux, le Commandant Bazin est grièvement blessé ;
il se serait suicidé pour ne pas tomber vivant aux mains des rebelles FLN.
Le Général Jouhaud, lui rendit un dernier hommage
par cette phrase émouvante : « Il regardait comme la pire des impiétés de
préférer l'existence à l'honneur ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire