Vieux Cimetière de Neuilly sur Seine
Nota: ces notices biographiques ne sauraient en aucun cas constituer des apologies des actes, écrits ou pensées des personnes citées et ne visent qu'à apporter des connaissances de culture générale.
ANZANI Alessandro
(1877 – 1956)
Pilote et ingénieur motocycliste italien, il établit
plusieurs records avant de créer en 1906 sa propre société de moteur à
Asnières. Il fournit alors non seulement des moteurs pour les productions de
motos, mais également pour l’aviation : ses moteurs sont fournis aux
entreprises Caudron et à Louis Blériot : c’est avec un moteur Anzani que ce
dernier traversa la Manche en 1909. Sa société française fut vendue en 1923 à
Henry Potez. Il repose dans le carré E.
BATHIAT Léon
(1877 – 1967)
D’abord coureur cycliste et motocycliste, il devint
aviateur et fut le premier pilote à traverser la France du Nord au Sud en 1912,
devenant un pionnier de l’aviation. Il construisit ensuite des avions. Pendant
la guerre, après avoir été en escadrille au front, il se voit confier par le
Gouvernement le soin de construire et de remettre en état un grand nombre
d’appareils. Il fut également en 1922 l’organisateur du premier meeting aérien
d’après-guerre au Bourget. Il était le cousin d’Arletty (née Léonie Bathiat).
DRIEU LA ROCHELLE Pierre (1893 – 1945)
Pierre Drieu La Rochelle, né le 3 janvier 1893 d’une
famille nationaliste normande, est un écrivain romantique nationaliste.
En 1907, alors âgé de 14 ans, il découvre : Ainsi parlait Zarathoustra, de son futur
maître à penser Friedrich Nietzsche. Après un séjour en Allemagne et en
Angleterre, il se définit comme « germanophile et anglomane ». La guerre de
1914 éclate, il sert dans l'infanterie et sera blessé trois fois. Le choc de la
guerre le marquera à jamais et déterminera toute son œuvre à venir.
Au lendemain de la guerre, il se lie d'amitié avec
Aldous Huxley, l'auteur du roman d'anticipation : Le meilleur des mondes. Il dévore les livres de Shakespeare, de
Gœthe, de Schopenhauer, de Dostoïevsky, de Proudhon, de Sorel, de Barrès, de
Kipling, de Péguy, de Guénon, et de Maurras. Ses premiers poèmes sont publiés
en 1917 avec Interrogation. Entre
1920 et 1924, il est tenté par le dadaïsme, se rapproche des surréalistes André
Breton et Paul Éluard, et l'on peut voir apparaître son nom dans la revue Littérature. Il devient l'ami de Louis
Aragon.
En 1925, il signe un article historique dans la
N.R.F. : La véritable erreur des
surréalistes, qui le sépare pour toujours de l'avant-garde. Entre-temps, il
écrit et alterne entre essai lyrique, Mesure
de la France, et un roman analytique, L'homme
couvert de femmes. En 1926, il rencontre Emmanuel Berl lors de son passage
à La Revue hebdomadaire. 1927 est
l'année de l'amitié majeure de Drieu avec André Malraux qui sera fidèle à sa
mémoire jusqu'au bout. Après le 6 février 1934 il écrit des articles pour
Bertrand de Jouvenel à La Lutte des
Jeunes en 1934 et fait la connaissance du militant Pierre Andreu, son futur
biographe. Il écrit sa profession de Foi dans Socialisme fasciste : «
Cette envie de faire une politique de gauche avec des hommes de droite ».
La même année, il rencontre Ernst von Salomon à Berlin.
Drieu excelle dans le journal intime ou le
témoignage introspectif. Ses réflexions décadentistes et ses descriptions
pessimistes du monde littéraire et politique font de lui le meilleur
mémorialiste de son temps. Sans oublier la grâce de sa plume de journaliste que
l'on retrouve dans les recueils d'articles : Chronique politique, 1934-1942 et Le Français d'Europe.
En 1936, il adhère au Parti Populaire Français
dirigé par Jacques Doriot, et ne manque pas le rendez-vous de Saint-Denis. Il
écrit régulièrement dans L'Émancipation
Nationale, organe de presse du parti. En 1939 il envoie sa lettre de
démission au P.P.F. Après la défaite de 1940, il prend en main la direction de
la Nouvelle Revue Française. Il donne
aussi des articles à La Gerbe d'Alphonse
de Châteaubriant. En 1943 il collabore à l'hebdomadaire Révolution Nationale de Lucien Combelle. Il se réclame ‘socialiste
européen’ mais déchante très vite, en voyant l'imminente chute du IIIe
Reich. La conception de l'Europe de Drieu reste idéalisée et utopique car
influencée par les lectures d'auteurs romantiques allemands.
Refusant l’exil, traqué et vivant dans la
clandestinité, il se suicide le 15 mars 1945 à l'âge de 52 ans, après avoir
achevé son Récit secret où il déclare
: « je me suis conduit en pleine conscience, au milieu de ma vie, selon l'idée
que je me fais des devoirs de l'intellectuel ».
C'est le testament sincère d'un humaniste sensible,
d'un ascète et d'un poète lucide en quête d'absolu dans une époque tourmentée
et déliquescente. Malgré une œuvre inégale, une vitalité et un tempérament
unique se dégagent de tous ses livres. Pierre Drieu La Rochelle peut être perçu
comme le fils spirituel de Friedrich Nietzsche et de Maurice Barrès.
« Jeunes gens, comment pouvez-vous écouter encore
ces bonshommes qui ont battu tous les records de l'imprévoyance criminelle, de
la meurtrière incompréhension ? ». [1941, Ne plus attendre]
GYP (Sibylle Gabrielle de Riquetti de Mirabeau, comtesse de Martel de
Janville :
1849 – 1932)
Arrière petite nièce de Mirabeau, mais élevée dans un
milieu ultra légitimiste, elle se fit connaître en étant l’auteur de plus de
120 romans qui connurent un succès équivalent à l’oubli dans lequel ils sont
tombés de nos jours. Son œuvre est teintée d’un très grand sens de
l’observation et n’est pas dénuée d’humour. Gyp était aussi nationaliste :
elle s’engagea sans modération auprès des antifreyfusards. De l’un de ses
romans, Le mariage de Chiffon, Claude
Autant-Lara tira un film en 1942. Auprès d’elle repose son fils, Thierry de
Martel.
de MARTEL Thierry (1875 – 1940)
Le chirurgien Thierry de Martel, fils de Gyp,
contribua, dans les années 1920-1930, à faire de la neurochirurgie une branche
autonome de la médecine. Nationaliste comme sa mère, il s’engagea dans le
premier parti fasciste français, le Faisceau de Georges Valois. Il se suicida
lors de l’entrée des troupes allemandes à Paris, le 14 juin 1940.